Réfutation et explication sur le hadith de Dhat Anwat

Publié le par Anti Talafiya

 

L’argument du Hadîth de Dhât Anwât.


 

L’imam Tirmidhî rapporte dans son Sounan n° 2335 :

عَنْ أَبِى وَاقِدٍ اللَّيْثِىِّ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ -صلى الله عليه وسلم- لَمَّا خَرَجَ إِلَى خَيْبَرَ مَرَّ بِشَجَرَةٍ لِلْمُشْرِكِينَ يُقَالُ لَهَا ذَاتُ أَنْوَاطٍ يُعَلِّقُونَ عَلَيْهَا أَسْلِحَتَهُمْ فَقَالُوا يَا رَسُولَ اللَّهِ اجْعَلْ لَنَا ذَاتَ أَنْوَاطٍ كَمَا لَهُمْ ذَاتُ أَنْوَاطٍ. فَقَالَ النَّبِىُّ -صلى الله عليه وسلم- « سُبْحَانَ اللَّهِ هَذَا كَمَا قَالَ قَوْمُ مُوسَى (اجْعَلْ لَنَا إِلَهًا كَمَا لَهُمْ آلِهَةٌ) وَالَّذِى نَفْسِى بِيَدِهِ لَتَرْكَبُنَّ سُنَّةَ مَنْ كَانَ قَبْلَكُمْ ». قَالَ أَبُو عِيسَى هَذَا حَدِيثٌ حَسَنٌ صَحِيحٌ.

« D’après Abi Wâqid Al-Laythî, le messager d’Allah – qu’Allah prie sur lui et le salue- lorsqu’il sortit pour l’expédition de Khaybar, passa à coté d’un arbre des idolâtres appelé « Dhât Anwât » auquel ils accrochaient leurs armes. Nous dîmes alors « Ô messager d’Allah ! Donne-nous un Dhât Anwât comme ceux là ont un Dhât Anwât ! » Le prophète dit alors « Gloire à Allah ! Ceci est comme ce que le peuple de Moûsâ a dit « donne nous un dieu comme ceux là ont des dieux » ! Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, vous allez suivre les coutumes de ceux d’avant vous ! » Aboû ‘Îsâ dit que ce Hadîth est bon et authentique. »

Certains disent que ce Hadîth est une preuve que le musulman qui, par ignorance, commet du grand polythéisme ; il reste musulman car ces compagnons ont demandé d’avoir un autre dieu qu’Allah et pourtant le prophète ne les a pas traité de mécréant et ne leur a pas demandé de refaire leur Islam.

Ceci est une argumentation fausse ; car ce Hadîth ne concerne pas le grand polythéisme ni l’adoration d’un autre qu’Allah mais plutôt la ressemblance aux non musulmans, qui est de la petite mécréance.

Voici les avis des savants au sujet de ce Hadîth :

L’explication de ce Hadîth par Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb.

Il a précisé dans de nombreux ouvrages qu’il s’agissait non pas de Chirk Akbar mais bien de Chirk Asghar :

Première citation : Il dit dans Kitâb Tawhid, chapitre 8 « Sur le faite de rechercher la bénédiction auprès des pierres et des arbres », il mentionna les thèmes soulevé par le Hadîth de Dhât Anwât et mentionna lors du 11ième thème :

الحادية عشرة: أن الشرك فيه أكبر وأصغر، لأنهم لم يرتدوا بهذا.

« Le onzième : Qu’il y a dans le Chirk du majeure et du mineure, car ils n’ont pas apostasié à cause de cela. »

Analyse :

Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb a dit « Car ils n’ont pas apostasié pour cela » et l’expression « Car » en arabe « لأنّ » est une justification, en d’autre terme : Le Hadîth prouve que le Chirk se divise en majeure et mineure parce que les compagnons n’ont pas apostasié par leur demande, cela prouve que leur demande était du Chirk mineure et non du Chirk Majeure sinon ils auraient apostasié à cause de cela.

Deuxième citation : Il dit dans Fatâwâ wa rasâ’il page 37 :

أما الشرك الذي يصدر من المؤمن وهو لا يدري، مع كونه مجتهدًا في اتباع أمر الله ورسوله، فأرجو أن لا يخرجه هذا من الوعد. وقد صدر من الصحابة أشياء من هذا الباب: كحلفهم بآبائهم، وحلفهم بالكعبة ، وقولهم: ما شاء الله وشاء محمد، وقولهم: اجعل لنا ذات أنواط؛ ولكن إذا بان لهم الحق اتبعوه، ولم يجادلوا فيه حمية الجاهلية لمذهب الآباء والعادات. وأما الذي يدعي الإسلام وهو يفعل من الشرك الأمور العظام، فإذا تليت عليه آيات الله استكبر عنها، فهذا ليس بالمسلم. وأما الإنسان الذي يفعلها بجهالة، ولم يتيسر له من ينصحه، ولم يطلب العلم الذي أنزله الله على رسوله، بل أخلد إلى الأرض واتبع هواه، فلا أدري ما حاله.

« Quant au Chirk qui peut provenir d’un croyant sans le savoir, tout en s’efforçant à suivre le commandement d’Allah et de Son messager, alors j’ose espérer que cela ne l’exclue pas de la promesse. D’ailleurs, ce genre de chose surgit des compagnons, comme lorsqu’ils juraient par leur père, ou par la Kab3ba, ou encore lorsqu’ils dirent « Ce qu’Allah veut et ce que Mouhammad veut » ou encore « Donne nous un Dhât Anwât »… Mais lorsque la vérité lui apparait, il la suit et ne se met pas à controverser par fougue païenne, en faveur des doctrines des ancêtres et des traditions. Quant à celui qui prétend l’Islam tout en commettant les pires Chirk, après que les versets d’Allah lui soient récités et qu’il s’enorgueillit, ceci n’est pas un musulman. Quant à celui qui les commet par ignorance et qu’il ne peut trouver quelqu’un pour l’orienter, et qu’il n’a pas pu rechercher la science qu’Allah a révélé à Son messager, mais au contraire est resté dans sa terre et a suivit ses désirs, celui là je ne sais quelle est sa situation. » Fin de citation.

Analyse :

Le Cheykh a classé le fait de demander un Dhât Anwât dans la même catégorie que de jurer par les ancêtres ou de dire « Ce qu’Allah et ce que Mouhammad veulent » or toutes ces choses sont du Chirk Asghar comme le mentionnent les savants.

Troisième citation : Et il dit encore page 179 du même ouvrage en mentionnant Ibn Taymiya au sujet de Dhât Anwât :

وقال: في اقتضاء الصراط المستقيم: إذا كان هذا كلامه صلى الله عليه وسلم في مجرد قصد شجرة لتعليق الأسلحة والعكوف عندها، فكيف بما هو أعظم منها، الشرك بعينه بالقبور ونحوها؟

« Et il dit dans Iqtidhâ’ou Sirât Al Moustaqîm : et lorsque ses propos, qu’Allah prie sur lui et le salue, concernait le simple fait de vouloir un arbre pour y accrocher les armes et s’y recueillir, que dire de ce qui est pire que cela : le Chirk même avec les tombeaux et les choses comme ça ? »

Analyse

Ici le Cheykh mentionna Ibn Taymiya sans le reprendre en quoi que ce soit, que les gens de Dhât Anwât avaient demandé une simple ressemblance des mécréants, sans avoir atteint le niveau du Chirk même.

Conclusion : Tous les textes de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb s’accordent pour considérer que la nature de la demande de ces compagnons dans l’histoire de Dhât Anwât fut du petit Chirk et une imitation des mécréants, sans atteindre le degré du Chirk majeure annulant l’Islam.

Et si nos opposants disent : « Pourtant, Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb a dit dans Kachf Choubouhât :

وكذلك لا خلاف في أن الذين نهاهم النبي صلى الله عليه وسلم لو لم يطيعوه واتخذوا ذات أنواط بعد نهيه لكفروا

« Tout comme il n’y a pas de divergence sur le fait que si ceux à qui le prophète, paix et bénédiction sur Lui, avait interdit [de prendre un Dhât Anwât] après qu’il le leur ait interdit, ne lui avaient pas obéit et avaient prit un Dhât Anwât, ils seraient devenus mécréants »

On voit bien qu’ici, il considéra leur demande comme une grande mécréance car s’il considérait que c’était de la petite mécréance il ne les aurait pas jugé mécréant pour ça ! »

La réponse est que : Le but que cherchaient les compagnons en prenant un Dhât Anwât, c’est de satisfaire Allah et de se rapprocher de Lui. Or, s’ils avaient tout de même voulu adorer Allah par ce moyen là alors qu’ils savent que le prophète le leur a interdit ; c’est qu’ils ne veulent pas se soumettre au commandement du prophète ni à la Loi qu’il amène d’Allah.

C’est le même principe que celui dont nous parle Ibn Taymiya dans An-Noubouwât 1/417, 418 :

وإنّما تكون عبادتُه بطاعته؛ وهو طاعة رسله؛ [فَمَنْ] يُطع الرسول فقد أطاع الله؛ فكلّ رسول بُعث بشريعة، فالعمل بها في وقتها هو دين الإسلام. وأمّا ما بُدِّل منها فليس من دين الإسلام. وإذا نُسخ منها ما نُسخ لم يبق من دين الإسلام؛ كاستقبال بيت المقدس في أول الهجرة بضعة عشر شهراً، ثمّ الأمر باستقبال الكعبة؛ وكلاهما في وقته دين الإسلام، فبعد النسخ لم يبق دين الإسلام إلا أن يُولّي المصلّي وجهه شطر المسجد الحرام. فمن قصد أن يُصلّي إلى غير تلك الجهة، لم يكن على دين الإسلام؛ لأنّه يُريد أن يعبد الله بما لم يأمره. وهكذا كلّ بدعة تُخالف أمر الرسول؛ إمّا أن تكون من الدين المُبدّل الذي ما شرعه الله قطّ، أو من المنسوخ الذي نسخه الله بعد شرعه؛ كالتوجّه إلى بيت المقدس.

« Et l’adoration d’Allah n’est autre que l’obéissance envers Allah, et ceci s’accomplit en obéissant aux messagers qu’Il envoi : dès lors celui qui obéit au messager a en fait obéit à Allah. En effet, tout messager fut envoyé avec une Loi ; s’y conformer lorsqu’elle est en vigueur, c’est ça l’Islam. Par contre, ce qui y a été modifier par les créatures, ceci n’est pas l’Islam ; et lorsqu’Allah y abroge quelque chose, alors ce qui a été abrogé n’est plus de l’Islam, comme par exemple lorsqu’il fallait se tourner vers Jérusalem lors des prières, au début de l’exile pendant une dizaine de mois, puis il fut ordonné de se tourner vers la Ka’ba. Et les deux directions étaient Islam dans leur période respectives de vigueur, mais une fois abrogé, se tourner vers Jérusalem n’était plus de l’Islam, seul la direction de la Mosquée sacrée devait être prise par celui qui prie. Et à partir de là, quiconque veut prier dans une autre direction que celle là, il n’est plus dans la religion de l’Islam, car il veut adorer Allah d’une manière qu’Allah n’a pas commandé. Et c’est la même chose concernant toute invention religieuse s’opposant aux ordres du messager d’Allah : soit c’est une modification apportée de toute pièce par une créature, qu’Allah n’a jamais prescrite, soit c’est une chose qu’Allah avait prescrite puis qu’Il a abrogé, comme par exemple le fait de prier vers Jérusalem. » Fin de citation.

Quiconque veut adorer Allah d’une autre manière que celle que le prophète a enseigné, c’est un mécréant.

Et si on dit : Votre principe implique de juger mécréant tout innovateur !

La réponse est que : L’innovateur ne veut pas adorer Allah d’une autre manière que le prophète ; mais c’est pourtant ce qu’il fait mais c’est involontaire de sa part : il croit au contraire que ce qu’il fait est conforme à la Loi du prophète. Par contre si l’un d’entre eux proclamait : « Je sais que ce que je fais est contraire à la Loi de Mouhammad et que c’est interdit, mais j’adore Allah ainsi malgré cela » celui-là c’est un mécréant sans aucun doute.

Et si quelqu’un dit : « Cela vous implique de juger mécréant ceux qui commettent des grands péchés ! »

La réponse est : On ne peut en aucun cas comparer cela aux grands péchés car lorsqu’un homme veut rechercher la bénédiction d’un arbre, il ne peut considérer ceci comme un péché, mais il le considère au contraire comme une bonne œuvre le rapprochant d’Allah, et s’il veut toujours le faire même après que le prophète le lui a interdit, ceci n’est autre qu’une manifestation de son refus d’accepter les ordres du prophète, et ceci est la pire des mécréance.

Donc, si ces compagnons avaient quand même utilisé cet arbre pour recevoir les grâces d’Allah après que le prophète le leur ait interdit, cela aurait été une mécréance de leur par car ils auraient rejeté l’ordre du prophète, et adoré Allah d’une manière que le prophète leur a interdit.

L’explication de ce Hadîth par l’imam Nawawî

Le Cheykh Mouhammad ‘Abderrahmân Al Moubârakfawrî mentionna l’avis de l’imam Nawawî, dans son commentaire de Sounan Tirmidhî « Touhfat oul Ahwadhî » 6/408 sur le Hadîth de Dhât Anwât:

قال الجزري في النهاية هي اسم شجرة بعينها كانت للمشركين ينوطون بها سلاحهم أي يعلقونه بها ويعكفون حولها فسألوه أن يجعل لهم مثلها فنهاهم عن ذلك وأنواط جمع نوط وهو مصدر سمي به المنوط انتهى. "سبحان الله" تنزيهاً وتعجباً "هذا" أي هذا القول منكم "كما قال قوم موسى اجعل لنا إلهاً كما لهم آلهة" لكن لا يخفى ما بينهما من التفاوت المستفاد من التشبيه حيث يكون المشبه به أقوى "لتركبن" بضم الموحدة والمعنى لتتبعن "سنة من كان قبلكم" وفي حديث أبي سعيد عند البخاري: "لتتبعن سنن من قبلكم شبراً شبراً، وذراعاً ذراعاً، حتى لو دخلوا جحر ضب تبعتموهم" قلنا يا رسول الله اليهود والنصاري. قال "فمن"؟ ورواه الحاكم عن ابن عباس وفي آخره: "وحتى لو أن أحدكم جامع امرأته في الطريق لفعلتموه" قال المناوي إسناده صحيح والسنة لغة الطريقة حسنة كانت أو سيئة، والمراد هنا طريقة أهل الهواء والبدع التي ابتدعوها من تلقاء أنفسهم بعد أنبيائهم من تغيير دينهم وتحريف كتابهم كما أتى على بني إسرائيل حذو النعل بالنعل وقال النووي: المراد الموافقة في المعاصي والمخالفات لا في الكفر وفي هذا معجزة ظاهرة لرسول الله صلى الله عليه وسلم فقد وقع ما أخبر به صلى الله عليه وسلم انتهى.

« Al Jazrî dit dans An-Nihâya : « Et c’est le nom d’un arbre bien précis qui appartenait aux idolâtres, auquel ils accrochaient leurs armes et autour duquel ils se recueillaient. Ils lui demandèrent alors de leur donner la même chose, et il le leur interdit. Et Anwât et le pluriel de Nawt qui est un nom verbal que l’on donne à ce à quoi on accroche des choses. » Fin de citation. « Gloire à Allah ! » Par purification envers Allah et étonnement « Ceci » c'est-à-dire ce que vous venez de dire « est comme ce qu’on dit le peuple de Moûsâ « Donne nous un dieu comme ceux-là ont des dieux » » Cependant, il n’échappe à personne la différence qu’il y a entre les deux, que l’ont déduit de cette comparaison, car l’objet de comparaison était pire. « Vous suivrez les traditions de ceux d’avant vous » et dans la version d’Abou Sa‘îd Al Khoudrî selon Al Boukhârî « « Vous suivrez les traditions de ceux d’avant vous empan par empan, même s’ils entreraient dans un terrier de lézard vous les y suivriez. » Nous dîmes Ô messager d’Allah, sont-ce les juifs et les chrétiens ? » Le prophète dit « Qui d’autre ?! » » Et Al Hâkim le rapporta d’après Ibn ‘Abbâs avec à la fin « Même si l’un d’entre eux forniquerait avec sa femme en chemin, vous le feriez » et Al Mounâwî a dit « Ses rapporteurs sont authentique » et la tradition linguistiquement parlant désigne le chemin que l’on suit, qu’il soit bon ou mauvais, et ce qui est visé ici est la voie des gens des passions et des hérésie, qu’ils innovent d’eux même après leur prophètes comme modification de leur religion et le trafique de leur Livre comme cela arriva aux Fils d’Israël. Et Nawawî a dit « Ce qui est visé ici est le fait de se conformer aux péchés et aux contradictions, et non pas à la mécréance, et dans ce Hadîth nous trouvons un miracle évident du messager que la paix soit sur lui, car ce qu’il a annoncé s’est réalisé » fin de citation. » Fin de citation.

Analyse :

Le cheykh Mouhammad Al Moubârakfawrîa clairement stipulé qu’il y a une différence évidente entre la demande des compagnons et celle des fils d’Israël.

L’imam Nawawi a clairement stipulé que ce Hadîth parle d’imiter les mécréants dans les péchés et les hérésies, et non dans la mécréance.

L’explication de ce Hadîth par l’imam Châtibi

Il considéra la demande de ces compagnons comme une simple ressemblance à l’adoration de fausse divinité sans en être pour autant ; il dit dans « Al I3tiçâm » 2/246 :

والذي يدل على الثاني قوله فقلنا يا رسول الله اجعل لنا ذات أنواط فقال عليه السلام هذا كما قالت بنوا إسرائيل اجعل لنا إلها الحديث فإن اتخاذ ذات أنواط يشبه اتخاذ الآلهة من دون الله لا أنه هو بنفسه

« Et ce que nous indique la deuxième chose, c’est lorsqu’il dit « Nous dîme Ô messager d’Allah donne nous un Dhât Anwât comme eux ont un Dhât Anwât » le prophète répondit « Ceci est semblable à ce qu’ont dit les fils d’Israël « Donne nous une divinité… » Jusqu’à la fin du Hadîth. Effectivement, le fait de prendre un Dhât Anwât ressemble à prendre une divinité en dehors d’Allah, mais ce n’est pas la même chose. » Fin de citation.

Analyse :

L’imam Châtibî a ici clairement stipulé que ce qu’on demandé ces compagnons n’est pas la même chose que de demandé d’adorer une fausse divinité. Or s’ils n’ont pas demandé d’adorer de fausse divinité, ils n’ont donc pas demandé de Chirk majeure.

L’explication de ce Hadîth par Ibn Taymiya

Première citation : Il dit dans « Iqtidhâ’ Sirât Al Moustaqîm » volume 2 page 257 :

و لما كان للمشركين شجرة يعلقون عليها أسلحتهم، ويسمونها ذات أنواط، فقال بعض الناس: يا رسول الله اجعل لنا ذات أنواط، كما لهم ذات أنواط. فقال: الله أكبر، قلتم كما قال قوم موسى: اجعل لنا إلها كما لهم آلهة، إنها السنن لتركبن سنن من كان قبلكم". فأنكر النبي صلى الله عليه وسلم مجرد مشابهتهم للكفار في اتخاذ شجرة يعكفون عليها، معلقين عليها سلاحهم. ) فكيف بما هو أعظم من ذلك من مشابهتهم المشركين، أو هو الشرك بعينه؟

« Et lorsque les idolâtres avaient un arbre auquel ils accrochaient leurs armes, qu’ils appelaient « Dhât Anwât », certains gens dirent « Ô messager d’Allah, donne nous un Dhât Anwât comme leur Dhât Anwât ! » Il dit « Allah est le plus grand, vous avez dit la même chose que le peuple de Moûsâ « donne nous un dieu comme ils ont des dieux… » C’est une coutume, vous suivrez les coutumes de ceux d’avants vous… » Le prophète, que la Paix et le Salue soient sur lui, les condamna pour le simple faite de ressembler aux mécréants en prenant un arbre auprès duquel ils se recueillent et accrochent leurs armes. Que dire alors de ce qui est pire que de ressembler aux idolâtres, n’est-ce pas l’idolâtrie même ? »

Analyse :

Ici, Ibn Taymiya considéra que le Chirk est pire que ce qu’on fait les compagnons, et que ce qu’ont fait les compagnons était une ressemblance aux mécréants.

Deuxième citation : Il dit dans Majmoû3 Al Fatâwâ volume 28 page 136, 137 :

وأما الأشجار والأحجار والعيون ونحوها مما ينذر لها بعض العامة أو يعلقون بها خرقاً أو غير ذلك أو يأخذون ورقها يتبركون به أو يصلون عندها أو نحو ذلك فهذا كله من البدع المنكرة وهو من عمل أهل الجاهلية ومن أسباب الشرك بالله تعالى وقد كان للمشركين شجرة يعلقون بها أسلحتهم يسمّونها ذات أنواط فقال بعض الناس: يا رسول الله! اجعل لنا ذات أنواط كما لهم ذات أنواط فقال: "الله أكبر قلتم كما قال قوم موسى لموسى: اجعل لنا إلهاً كما لهم آلهة إنها السنن لتركبن سنن من كان قبلكم شبر بشبر وذراع بذراع حتى لو أن أحدهم دخل جحر ضب لدخلتم وحتى لو أن أحدهم جامع امرأته في الطريق لفعلتموه" وقد بلغ عمر بن الخطاب: أن قوماً يقصدون الصلاة عند الشجرة التي كانت تحتها بيعة الرضوان التي بايع النبي صلى الله عليه وسلم تحتها فأمر بتلك الشجرة فقطعت وقد اتفق علماء الدين على أن من نذر عبادة في بقعة من هذه البقاع لم يكن ذلك نذراً يجب الوفاء به ولا مزية للعبادة فيها

« Quant aux arbres, aux pierres ou aux puits et les choses comme ça où certaines populaces vont accrocher des morceaux de tissus ou autre ou prennent des feuilles d’arbres comme moyen de prendre la Baraka, ou prient auprès de cet arbre etc. Tous ceci sont des hérésies condamnables et ce sont des coutumes païennes et des causes pouvant amener à donner des associés à Allah. Et les idolâtres avaient un arbre sur lequel ils accrochaient leurs armes qu’ils appelaient « Dhât Anwât » alors des gens dirent « Ô messager d’Allah ! Donne nous un Dhât Anwât comme ceux là ont un Dhât Anwât » il dit alors « Allah est le plus grand ! Vous venez de dire comme le peuple de Moûsâ dit à Moûsâ « Donne nous un dieu comme ceux là ont des dieux » c’est certes une coutume, vous suivrez la coutume de ceux d’avant vous empan par empan, coudée par coudée, au point que si l’un d’entre eux entrait dans le terrier d’un lézard, vous les suivrez, au point que si l’un d’entre eux copulait avec sa femme dans la rue vous le ferez… » Et ‘Omar Ibn Khattab entendit dire que des gens voulaient faire la prière auprès de l’arbre sous lequel se passa l’allégeance de la satisfaction rendue envers le prophète salla llahou ‘alayhi wa sallam, Omar ordonna alors qu’on abatte cet arbre. Et tous les savants de la religion se sont entendu pour dire que celui qui fait vœu d’adorer dans l’un de ces endroits, il ne lui sera pas obligatoire d’honorer son vœu, et qu’il n’y a aucun mérite d’y pratiquer des cultes. » Fin de citation.

Analyse :

Ibn Taymiya considéra que le fait de rechercher la bénédiction au moyen des arbres, d’y accomplir des prières (vouées à Allah) sont du domaine de l’hérésie pouvant aboutir au Chirk majeure, et il compara à ces choses là la demande des compagnons « Donne nous un Dhât Anwât ».

Et ainsi, il n’est pas rapporté d’un seul salaf avant le 12ième siècle de l’hégire, que ces compagnons auraient demandé un arbre pour l’adorer ou en croyant que cet arbre à le pouvoir de bénir et de causer le bien et le mal, mais tous les savants ont mentionné que leur demande était du Chirk mineure n’invalidant pas l’Islam, et qu’ils voulaient que la bénédiction vienne d’Allah au moyen de cet arbre.

Cela signifie en arabe « Ce à quoi on accroche… »

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