Chapitre 13 L'avis du Cheikh `Abdellatif Ibn `Abderrahman al Cheikh sur l'istihlal comme condition d'apostasie 1/2

Publié le par Anti Talafiya

 

Chapitre 13 L’avis du Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân 1/2 Âl Cheykh


Nos opposants nous disent qu’Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân, petit fils de l’imam Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb, ne jugeait pas mécréant celui qui se réfère aux lois occidentales si c’est fait sans le permettre dans son cœur.

Voici ce qu’a dit le Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân dit dans Minhâj Ta’sîs pages 70, 71, et qui consiste en l’argument de notre opposant :

وإنما يحرم التحكيم إذا كان المستند إلى شريعة باطلة تخالف الكتاب والسنة، كأحكام اليونان والإفرنج والتتر وقوانينهم التي مصدرها آراؤهم وأهواؤهم، وكذلك سوالف البادية وعاداتهم الجارية. فمن استحل الحكم بهذا في الدماء أو غيرها فهو كافر. قال تعالى: {وَمَنْ لَمْ يَحْكُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ فَأُولَئِكَ هُمُ الْكَافِرُونَ} [المائدة: من الآية44]، وهذه الآية ذكر فيها بعض المفسرين: أن الكفر المراد هنا كفر دون الكفر الأكبر، لأنهم فهموا أنها تتناول من حكم بغير ما أنزل الله، وهو غير مستحل لذلك، لكنهم يتنازعون في عمومها للمستحل، وأن كفره مخرج عن الملة. إذا عرفت هذا عرفت وجه قول أمير المؤمنين في مقالة الخوارج: لا حكم إلا الله "إنها كلمة حق أريد بها الباطل

« Le jugement n’est interdit que s’il s’appuie sur une fausse législation qui contredit le Livre et la Sounnah : comme les lois grecques, occidentales, tatars et leurs lois tirées de leur opinions et passions. Et également les anciens du dessert et leurs traditions répandu. Celui qui rend licite (istahalla) le fait de juger avec, il est Mécréant. Allah a dit : « ceux qui ne jugent pas selon ce qu’Allah a révélé, ceux-là sont les Kâfiroun ». Ce verset, certains exégèses ont dit dessus que la mécréance visé par ce verset était une mécréance en dessous de la grande mécréance, parce qu’ils ont compris qu’elle englobe celui qui juge par autre que les lois d’Allah sans pour autant rendre cela licite. Mais ils ne divergent pas quant au sens général du verset qui vise celui qui le rend licite et dont la mécréance fait sortir de la religion. Si tu sais cela, alors tu comprendra la parole du commandeur des croyants au sujet de la parole des Khawârijs : "Le jugement n'appartient qu'à Allah" : <<C'est une parole de vérité par laquelle ils vise le faux >>. » [La traduction est celle de notre opposant.]

Notre réponse :

Notre opposant veux en venir à deux choses :

Il veut faire croire que le Cheykh ici, considère que nous sommes des Khawârij car nous jugeons mécréant celui qui se réfère aux les lois occidentales pour juger les gens sans pour autant déclarer que c’est licite, et que nous utilisons une parole vraie pour affirmer une fausseté.

Il veut faire croire que le Cheykh ne juge musulman celui qui se réfère aux lois occidentales tant qu’il n’a pas rendu cela licite.

Réponse :

Quant à la première insinuation, qui est que le Cheykh nous considère sur la voie des Khawârij si nous ne prenons pas en compte l’istihlâl comme condition d’apostasie de celui qui gouverne par les lois occidentales ; cette insinuation est fausse et le Cheykh n’est certainement pas de cet avis là, et ce n’est pas ça qu’il reproche aux Khawârij. Et pour s’en rendre compte nous devons lire ce qu’il a dit un peu avant :

Voici la parole du Cheykh , du début à la fin :

وما سيمر بك من الشبه العراقية من جنس شبه القرامطة والباطنية، على ما يزعمونه من الطريقة الخبيثة الكفرية، وسيأتيك رده مفصّلاً إن شاء الله تعالى. وقوله: إن قول الشيخ وأتباعه: "لا يعبد إلا الله" من جنس قول الخوارج: "لا حكم إلا لله" وأنه يقال لهم ما قيل لأولئك: هذه كلمة حق، ولكن أين من يعبد غير الله، إذا كان مسلماً ناطقاً بالشهادتين يصلي ويزكي ويحج؟ والجواب أن يقال: الخوارج مخطئون ظالمون فيما نقموا به على أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلّم؛ فإن الصّحابة ما حكموا سوى القرآن، وإنما الرجال يحكمون بالقرآن، فالتبس الأمر على الخوارج، ولم يفهموا أن جميع الأحكام الشرعية إذا صدرت عما في الكتاب والسنة فهما الحاكمان، ولا ينسب الحكم إلى الرجال إلا بقيد، وجاءت السنة بأن الطاعة في المعروف، وهو ما أمر الله به ورضيه من الواجبات والمستحبات. وإنما يحرم التحكيم إذا كان المستند إلى شريعة باطلة تخالف الكتاب والسنة، كأحكام اليونان والإفرنج والتتر وقوانينهم التي مصدرها آراؤهم وأهواؤهم، وكذلك سوالف البادية وعاداتهم الجارية. فمن استحل الحكم بهذا في الدماء أو غيرها فهو كافر. قال تعالى: {وَمَنْ لَمْ يَحْكُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ فَأُولَئِكَ هُمُ الْكَافِرُونَ} [المائدة: من الآية44]، وهذه الآية ذكر فيها بعض المفسرين: أن الكفر المراد هنا كفر دون الكفر الأكبر، لأنهم فهموا أنها تتناول من حكم بغير ما أنزل الله، وهو غير مستحل لذلك، لكنهم يتنازعون في عمومها للمستحل، وأن كفره مخرج عن الملة. إذا عرفت هذا عرفت وجه قول أمير المؤمنين في مقالة الخوارج: لا حكم إلا الله "إنها كلمة حق أريد بها الباطل

« Et ce que tu vas rencontrer comme ambigüités par lesquelles argumente Al ‘Irâqî, sont du même genre que celles des Qarâmita et des Bâtiniya, sur la même méthode hideuse et impie qu’ils ont prétendu, et tu auras ensuite une réponse détaillée si Allah le veut. Lorsqu’il dit [Al ‘Irâqî] : « Certes, lorsque le Cheykh [Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb] et ceux qui le suivent disent : « Nul ne mérite d’être adoré si ce n’est Allah » c’est du même genre que ce que disaient les Khawârij : « Seul Allah juge ! » Et ce qu’on leur répond, c’est que cette parole est certes juste, mais où est celui qui adore un autre qu’Allah s’il est musulman, prononce les deux attestations, pratique la prière, donne la Zakât et fait le Hajj ? » [fin de citation d’Al ‘Irâqî]

La réponse est de dire : Les Khawârij sont fautifs et injustes pour cette hostilité envers les compagnons du messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, car certes, les compagnons n’ont jamais pris un autre juge que le Coran, et certes les hommes jugent d’après le Coran, alors ceci troubla les Khawârij qui ne comprirent pas que tous les jugements légaux qui proviennent du Coran et de la Sounna, ce sont alors le Coran et la Sounna qui sont les deux juges, et il ne faut pas attribuer ce jugement aux hommes, sans précision. Et il fut dit dans la Sounna qu’il faut obéir dans le bien, c'est-à-dire ce qu’Allah a exigé ou agréé comme obligations et recommandations. Or, le jugement n’est interdit que s’il s’appuie sur une fausse législation qui contredit le Livre et la Sounnah : comme les lois grecques, occidentales, tatars et leurs lois tirées de leurs opinions et passions. Et également les anciens du désert et leurs traditions répandues. Celui qui rend licite (istahalla) le fait de juger avec, il est Mécréant. Allah a dit : « ceux qui ne jugent pas selon ce qu’Allah a révélé, ceux-là sont les mécréants ». Ce verset, certains exégèses ont dit dessus que la mécréance visée par ce verset était une mécréance en dessous de la grande mécréance, parce qu’ils ont compris qu’elle englobe celui qui juge par autre que les lois d’Allah sans pour autant rendre cela licite. Mais ils divergent quant au sens général du verset en ce qui concerne celui qui le rend licite et dont la mécréance fait sortir de la religion. Si tu sais cela, alors tu comprendras la parole du commandeur des croyants au sujet de la parole des Khawârijs : "Le jugement n'appartient qu'à Allah" : <<C'est une parole de vérité par laquelle ils vise le faux >>. » Fin de citation.

Résultat :

Maintenant, nous savons que le faux visé par les Khawârij, c’est de dire que les compagnons ont jugé à la place d’Allah ! Ce n’est pas de dire que celui qui ne juge pas d’après la Loi d’Allah est un mécréant ! C’est évident puisque le Cheykh a expliqué au début du texte quel fut la faute des Khawârij :

« Les Khawârij sont fautifs et injustes lorsqu’ils éprouvent cette hostilité envers les compagnons du messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, car certes, les compagnons n’ont jamais pris un autre juge que le Coran » alors que ces gouvernement, aujourd’hui, ils ont pris un autre juge que le Coran, c’est un fait indiscutable. Donc, il est évident que lorsque nous disons « Ils se sont accaparé le jugement, or le jugement n’appartient qu’à Allah » nous n’avons pas par là visé la fausseté des Khawârij !

Alors que nous, nous jugeons mécréants des gens qui ont clairement adopté la laïcité extérieurement, et qui séparent leur constitution de l’Islam. Alors comment oser dire que ceci est la même fausseté que ce qu’on voulu les Khawârij ?!

Pour ce qui est de la deuxième insinuation ; qui est que le Cheykh jugerait musulman celui qui gouverne par les lois occidentales lorsqu’il ne le considère pas licite et qu’il avoue son péché en le faisant ;

Nous répondons :

Dans ce texte, le Cheykh n’a parlé que du statut de celui qui considère licite de juger par les lois occidentales, mais il n’a nul parle déclaré son avis quant au jugement de celui qui le fait sans le considérer comme licite.

Au mieux, nous dirons qu’effectivement, on peut déduire de ce qu’il a dit, qu’une telle personne est musulmane ; ce que les juristes appellent « Dalâlat Al Mafhoûm » c'est-à-dire : ce que sous-entend le texte.

Et il n’y a pas de mal à prendre en considération le sous-entendu d’un texte, sauf lorsqu’il existe un autre texte sur le même sujet dont les termes prononcés (Al Mantoûq) contredisent le sous-entendu (Al Mafhoûm) du premier texte.

Et ceci est bel et bien le cas ; voyons ensemble ce que dit le Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân au sujet de ceux qui jugent d’après les lois occidentales :

Dans Dourar As-Saniyya 8/353, 354 :

وقد بلغ شركهم إلى تعطيل الربوبية، والصفات العلية، وإخلاص العبادات للمعبودات الوثنية ومعارضة الشريعة المحمدية، بأحكام الطواغيت، والقوانين الإفرنجية فمن جادل عمن خالط هؤلاء، ودخل لهم في الشورى، وترك الهجرة إلى الله ورسوله، وافتتن به كثير من خفافيش البصائر، فالمجادل فيه، وفي حل ما أخذ من العسكر والزوار، لا يدري ما الناس فيه من أمر دينهم، فعليه أن يصحح عقيدته، ويراجع دين الإسلام من أصله، ويتفطن في النزاع الذي جرى بين الرسل وأممهم، في أي شيء؟ وبأي شيء؟ {وَكَفَى بِرَبِّكَ هَادِياً وَنَصِيراً} والذي أوصيك به: الثبات، والغلظة على هؤلاء الجهلة، الذين يسعون في هدم أركان الإسلام، ومحو آثاره. وصلى الله على محمد.

« Et leur polythéisme a atteint l’abolition de la Seigneurie d’Allah, et de Ses Hautes Qualités, la consécration au culte de leurs idoles, et il a atteint l’opposition à la Loi de Mouhammad, avec les lois des Tawâghît et les lois occidentales ! Celui qui polémique en faveur de ceux qui se mélangent à ces gens là et qui participent à leurs consultations ; et abandonne l’exile vers Allah et Son messager, -et beaucoup d’inconscients ont été touché par ce fléau- celui qui polémique en leur faveur, et sur la permission de s’emparer des biens de leurs troupes : celui là ne sait pas où en sont les gens aujourd’hui, dans leur religion. Il doit alors corriger sa croyance, et réviser la religion de l’Islam depuis sa base même ; et qu’il médite sur les tentions qu’il y avait entre les prophètes et leurs peuples : à quel sujet était-ce ? Et comment ? « Et Ton Seigneur suffit comme Guide et Sauveur. » Et ce que je te prescrits, c’est d’être intransigeant avec ces ignorants, qui s’adonnent à la destruction des piliers de l’Islam et qui en effacent les vestiges. Et qu’Allah bénisse Mouhammad… »

Observation :

Ici, le Cheykh a clairement considéré les lois humaines comme une opposition à la Loi de Mouhammad et une abolition de la Seigneurie d’Allah, puis il considéra que celui qui polémique en leur faveur a besoin de réviser l’Islam à la base même ; or ceci montre qu’il considère que celui qui polémique en leur faveur n’est pas musulman, sinon il ne lui dirait pas de réviser la base de l’Islam. Si ceci concerne celui qui polémique en leur faveur, que dire d’eux alors !

Nous notons une erreur traduction, lorsqu’il a dit : « Mais ils ne divergent pas quant au sens général du verset qui vise celui qui le rend licite et dont la mécréance fait sortir de la religion. »

En effet, il a mis la phrase à la négative alors que le Cheykh parlait à l’affirmative :

لكنهم يتنازعون في عمومها للمستحل، وأن كفره مخرج عن الملة.

« Mais ils divergent quant au sens général du verset en ce qui concerne celui qui le rend licite et dont la mécréance fait sortir de la religion. »

Ceci, à moins que les deux éditions que j’ai contiennent toutes les deux une faute de frappe, ce qui n’est pas impossible. Mais ceci nous importe peu.

Regarde ! Les Khawârij faisaient le Takfîr de gens qui n’ont jamais abandonné le Livre d’Allah et n’ont jamais jugé par autre que Lui ; mais les khawârij pensaient, par mauvaise compréhension, que ce qu’on fait les compagnons lors du conflit entre ‘Alî Ibn ‘Abî Tâlib et Mou‘âwiya ; consistait à prendre un autre juge qu’Allah. Alors comment nous comparer à eux ; nous qui jugeons mécréant des gens qui ont ouvertement déclaré qu’ils ne se réfèrent pas au Coran ni à la Sounna pour établir les lois de leur pays ?!

Regarde bien que le Cheykh parle de « certains exégèses » et non de tous ! Ce qui réfute la thèse de l’unanimité de nos opposants.

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